Nombre total de pages vues

mercredi 12 juin 2013

116 - La vendeuse de muguet


Avec sa mine pâle, sa claudication disgracieuse, son air abattu et ses habits tristes, la demi mendiante me héla avec une infinie maladresse tandis que je traversais la rue pour me rendre à la boulangerie.

J'avais oublié que nous étions le 1er mai... Accoutumé à vivre loin de la plèbe et de ses moeurs odieuses, je me sentais parfaitement étranger à son univers imbécile et vulgaire. Et lorsque de temps à autre me parvenaient les clameurs populaires (depuis les banales manifestations syndicales de rues jusqu'aux expressions de joies crapuleuses des bals du 14 juillet), non sans une réelle satisfaction je prenais conscience de la hauteur séparant ma tour d'ivoire de ce monde misérable.

Son mauvais muguet à la main, la pauvresse insistait péniblement, sollicitant en vain ma générosité d'oisif avaricieux.

Avec irritation j'expliquai brièvement à la gueuse qu'en aucun cas je ne comptais dépenser quelques pièces pour un méchant brin de muguet dont je n'avais que faire et que de toute façon j'avais besoin de mes sous pour acheter mes pâtisseries du matin à la boulangerie située juste derrière son stand, enfin que toute sa personne avec ses allures d'indigente m'indisposait au possible.

Pressé d'aller acheter mes gâteaux, je laissai l'importune à ses illusions de piécettes.

En sortant de la boulangerie, les mains chargées de trésors de raffinements au beurre frais et au sucre glacé, je croisai de nouveau la saltimbanque qui, jalouse à la vue de mon gros paquet de pâtisseries, se fit suppliante.

Excédé par les manigances grotesques de cette espèce d'analphabète cherchant à se faire apitoyer, j'arrachai rageusement son muguet des mains pour le lui jeter au visage ! Enfin je n'omis pas de la bénir d'un crachat d'aristocrate bien placé entre les deux yeux, qu'elle avait bruns (une roumaine sans doute), avant de m'éloigner avec morgue jusqu'au sommet de mon domicile inaccessible à la gueusaille.

Qu'il est triste ce monde où les beaux sires de mon espèce, une fois l'an se font agresser dans la rue par de vilaines vendeuses de muguet...

Je rêve d'une société plus juste, fraternelle et sans hypocrisie où les seigneurs seraient mieux respectés des va-nu-pieds. On réclame sans cesse la compassion à l'égard des pauvres mais jamais on ne parle d'honorer les sybarites pour ce qu'ils sont... Eux qui ont l'heur d'avoir les mains lisses et l'esprit éclatant mériteraient donc le mépris de la part des pauvres gens aux mains calleuses ? Et en vertu de quel principe souverain ?

Est-ce donc cela qu'on appelle le sens de la justice ?

115 - LA TOILE, TISSU DES ÂMES

Il est instructif de constater ce que certains font de leurs dix doigts et de leur cerveau selon les outils mis à leur portée.

Un marteau pour les uns sera l’instrument de leur chef-d’oeuvre, pour les autres il servira à détruire.

De même l’accès à INTERNET pour les seconds sera également l’accès à la guerre, pour les premiers la toile représentera le support de leur meilleures intentions.

J’observe avec attention ce que des humains font avec l’outil informatique, les oeuvres étant révélatrices des âmes.

Il y a ceux qui ne font qu’injurier, menacer, provoquer, agresser, etc. Une assez grande partie des utilisateurs du NET, malheureusement. Et puis il y les autres, des esprits sains ayant compris la puissance créatrice et bénéfique que l’on pouvait tirer d’un simple clavier...

Jamais un accessoire à fonction sociale et à usage universel n’aura comme INTERNET aussi bien dévoilé les personnalités.

Certes le marteau comme dans l’exemple cité plus haut peut également trahir la lumière ou l’obscurité d’une âme à travers l’usage qu'il en sera fait, sauf que de par la simplicité de cet outil sommaire on pourra toujours faire illusion, les possibilités d’expression étant limitées. 

Ainsi pour caricaturer, avec un marteau le génie façonnera une statue, le vandale la brisera. Mais ce matériel archaïque ne laissera pas apparaître les nuances comportementales entre ces deux extrêmes.

Tandis que de par sa sophistication, sa subtilité, sa très grande marge de manoeuvre le NET à un moment donné fait ressortir la vérité profonde de son utilisateur.

Jamais dans l’histoire humaine un vêtement n’aura épousé d’aussi près la peau de son porteur.

INTERNET est le miroir exact non pas de l’image publique ou privée que chacun veut se donner mais de son âme profonde.

Dans la vie dite “réelle”, l’insulteur ne se montre pas nécessairement, il n’agresse pas toujours verbalement son prochain.

Sur le NET, il se découvre insulteur.

De même un simple mécanicien automobile peut se découvrir sur le NET une âme de bienfaiteur universel, d’artiste, de sauveur du monde, d’écrivain, de cinéaste ou de bonne soeur !

Le NET ne montre pas forcément ce qui est affiché sur la place publique de la part de ses usagers mais ce qui est dans LEUR TÊTE, et c’est cela qui est révolutionnaire.

La toile de par sa portée égocentrico-planétaire exacerbe les esprits, les coeurs, les tendances, les vertus comme les passions, les vices comme les rigueurs.

C’est par ses oeuvres que l’homme montre son vrai visage.

Par conséquent, étudions-les non pas dans la rue mais sur la toile, c’est à dire dans cet espace "spirituel" enfin observable, tangible, mesurable...

Bref, dans ce laboratoire où évoluent les âmes.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xyi2sa_la-toile-tissu-des-ames-raphael-zacharie-de-izarra

114 - La tendresse


La tendresse, ce ne sont pas ces niaiseries si souvent évoquées.

La tendresse, la vraie, la mâle, virile, mûre tendresse, c'est la gifle hautaine du sybarite contre la joue de la gueuse sur qui dans un magnifique élan de charité mêlée de pitié il daigne se pencher, loin des us mièvres qu'adoptent les âmes amollies.

La gifle du dandy réveille l'indigente qui la reçoit, elle sonne comme l'airain dans l'air frais du matin, claque comme un drapeau après la bataille, vivifie le sang, cingle le coeur léthargique. C'est un grand honneur pour une femelle que d'être méprisée avec tendresse par un seigneur. C'est une grande élévation pour le seigneur que de condescendre à abaisser le regard sur la misère (l'état de féminilité étant en lui-même une misère, une déchéance naturelle), de la rudoyer pour mieux s'en repaître quand, ainsi malmenée, elle prend conscience de sa petitesse, pitoyable.

Le maître, lorsque l'objet de ses attentions se fait soudain vermine, étend sa dextre magnanime jusqu'à la joue déchue et frappe, anéantissant d'un seul revers de la main toute prétention à la fierté, à l'amour propre, qui serait une offense au principe-même de tendresse.

Car la vraie tendresse c'est le renoncement de l'être faible face à son seigneur et maître, la totale soumission à sa cause. La tendresse, c'est l'abandon sans artifice de celle qui s'y adonne. Abandon de la déshéritée à son mâle souverain.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xrf9vp_la-tendresse-raphael-zacharie-de-izarra_news

113 - La stigmatisée


Une fois par semaine elle se tordait de douleur au pied de la croix dans des cris hystériques tout en baisant passionnément son chapelet.

Ses convulsions pieuses pétrifiaient l’assistance étouffée de respect, de plus en plus nombreuse au fil des mois.

Des croix de sang apparaissaient sur son front, ses mains, ses pieds.

Les hosties posées par le prêtre tremblant sur ses blessures miraculeuses semblaient soulager sa sainte douleur.

Ces scènes se répétaient tous les vendredis dans l’église bondée de curieux et de fervents chrétiens. Des femmes surtout, la plupart en larmes.

L’élue christique mourut fort bêtement d’une banale chute de sa modeste hauteur (1 mètre 50) en marchant sur ses lacets défaits et eut droit à un enterrement de papesse.

Après ses funérailles on découvrit chez elle des produits chimiques cachés au fond d’un placard, pas n’importe lesquels : entre autres, de la soude caustique, bien connue des illusionnistes pour faire apparaître des marques à retardement sur la peau, du chlorure de fer, du cyanure de potassium, matières réactives incolores, indétectables, ayant relativement les mêmes effets : faire naître des traces rouges, créer spontanément des plaies sur le corps selon les formes voulues, prédéfinies en coulisse... Toutes ces substances agissant sur la peau de manière parfaitement naturelle et rationnelle à la manière d’une encre sympathique, mais avec des lettres sanglantes.

Celle que l’on pensait vierge et chaste dévoila encore posthumément une collection d’amants, en réalité des prostitués chèrement payés avec l’argent des dons obtenus en exhibant au prix fort ses cicatrices “surnaturelles”.

Les âmes bernées par les spectacles grotesques de la défunte “stigmatisée”, des femmes essentiellement, encore et toujours des femmes, crurent enfin beaucoup plus à la puissance des réactions chimiques alliée à la corruption de certains esprits femelles qu’aux prétendues manifestations extraordinaires à caractère religieux...

Et surtout, à la faiblesse de l’esprit féminin, c’est à dire le leur, décidément bien sot et infiniment crédule.

VOIR LA VIDEO :

mardi 11 juin 2013

112 - La sous-préfète et le dandy


Madame de la Haute-Tricourt traînait le pas dans la rue Victor Hugo de Sillé-le-Guillaume, bourgade sarthoise de "saboteux" et autres gardes-vaches grasseyants. Son sous-préfet d'époux, naïf fonctionnaire de l'Etat bedonnant et impuissant notoire, pendant ce temps s'entretenait de météorologie locale avec le garde-chasse qu'il avait invité à sa table, attendu que la torpeur de ce dimanche de juin incitait les plus ineptes mollesses à ces personnalités médiocres.

L'épouse, lasse d'écouter ces bêtises avait quitté la table bien avant le dessert, préférant prendre l'air, s'alléger le coeur de rêveries, s'enivrer l'âme d'exquises langueurs plutôt que d'attendre le pudding. Précisons que la sous-préfète était une femme d'esprit à la beauté sans égale. Que faisait-elle avec ce pesant boeuf de vingt ans de plus qu'elle et de dix fois moins de valeur ? Nul ne semblait se poser la question dans cette cité d'ivrognes, d'épiciers affairés et d'âmes épaisses... Bref, la sous-préfète promenait sa silhouette lascive dans la rue Victor Hugo de Sillé-le Guillaume, disions nous...

C'est dans ces circonstances que je la rencontrai.

Elle remarqua aussitôt mon allure aristocratique, mes traits subtils, mes moustaches fines contrastant avec les faces bovines aux regards d'abrutis de la gueusaille locale.

Nos regards se croisèrent. Nous nous comprîmes.

Je la suivis jusque sous le porche de l'église, trouvant asile sous un angle propice de l'édifice, protégés des regards par une végétation touffue. Là, la libertine se comporta en femme conquérante, exigeante et impériale. Je dus faire appel aux ressources insoupçonnées de ma virilité âprement mise à l'épreuve pour ne point blesser son exceptionnelle beauté, décevoir les espérances de sa féminité inassouvie.

Son âme vouée aux flammes d'Éros se réveillait sous mon étreinte. Après des années d'une sinistre léthargie... Ma vigueur remarquable lui inspirait les caprices les plus baroques. Son imagination vive, ses désirs brûlants, son caractère impérieux constituaient autant d'épreuves à surmonter. La débauchée agissait en guerrière. Non sans quelque peine, je fus à la hauteur des hostilités.

Plus tard dans l'après-midi la sous-préfète, rêveuse, la chair apaisée, le coeur atteint par une cause suprême rejoignit son cochon d'époux qui était encore à discuter avec le garde-chasse, sa mine rougeaude ayant viré au rouge vif sous l'effet des liqueurs.

Sa conversation avec son hôte botté -et tout aussi imbibé que lui-tournait à présent autour du prochain remplacement du chef de gare de la ville.


VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xqniwn_la-sous-prefete-et-le-dandy-raphael-zacharie-de-izarra_news

111 - La rose a piqué l'étoile verte

VOIR LA VIDEO :









110 - La religion, joujou d'un mortel ennui


Je ne suis nullement athée, au contraire. C’est parce que je crois définitivement en un Dieu beaucoup plus lumineux qu’on le prétend que je raille les religions si étriquées.

La religion est l'ennemie des vrais mystiques.

Quoi de plus emmerdant que la religion ?

Chrétiens, ,juifs, musulmans, polythéistes, adeptes de clubs cultuels de toutes sortes, tous schizophrènes !

Rien que des serviteurs d’une même cause : la chiantitude universelle.

Comme si le pape ne déféquait jamais sous son pontificat, que les juifs orthodoxes n’avaient aucun désir sexuel sous leur barbe-masque ou que chez les fidèles de Mahomet il n’y avait nul sodomite...

Tous constipés, castrés, figés dans leurs certitudes glacées, rigidifiés dans leurs postures rigoureuses.

Avec en prime leurs sales têtes d’enterrement à faire peur aux oiseaux...

Même nos moines français, je les trouve très chiants.

J’aimerais mieux que l’on place des clowns au Vatican, des vrais, au lieu de ces sinistres eunuques blancs comme la mort, aussi tristes.que des cercueils sur pattes avec leurs gueules de vieux chnoques déglingués.

Barbus, vêtus de robes, le front chargé de signes sacrés, la tête rehaussée de quelque ridicule couvre-chef et parlant des langues anciennes pleines de fumées recyclées, les grands prêtres des causes célestes ne sont que des grands gamins. Des galopins qui jouent aux adultes : faire caca dans la tête des crédules plutôt que dans leurs couches.

Avec leur gravité pileuse, leur austérité sépulcrale et leurs milliers de colifichets, ces ombres solennelles chutent considérablement dans l’estime des professionnels du cirque qui eux, héroïquement, tentent de contrer leurs méfaits.

Remplaçons ces criminels incompétents par d’authentiques rigolos et le monde se portera mieux ! Ca rigolerait quand même plus sous les étoiles !

Les religieux ne sont que des créateurs de doctes singeries polluant les esprits. Ils n’arrêtent pas d’emmerder les gens en les convaincant d’adopter depuis des générations des rituels de crétins immatures du niveau mental d’enfants de quatre ans !

Pour que je les prenne vraiment au sérieux, il faudrait qu’ils ne le soient plus.

VIVE RAPHAËL ZACHARIE DE IZARRA, VÉRITABLE ESPRIT LIBRE SEUL APTE Á DÉCULOTTER PUBLIQUEMENT CES CHAROGNARDS DE L'ÂME QUE SONT LES RELIGIEUX ÉTRIQUÉS ! 

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xwleyi_la-religion-joujou-d-un-mortel-ennui-raphael-zacharie-de-izarra_news#.UOyiRG_Rvns

109 - La religion des porcs


Ils parlent avec gravité de l’entreprise qui les emploie, sont prêts à se battre comme des chiffonniers pour défendre leur place, espèrent voir la progéniture hériter de leur chance de salariés, pleurent à l’idée de perdre leur situation, souhaitent la mort des patrons qui les licencient...
 
Pour ces animaux l’emploi représente tout.
 
L’unique salut qu’ils reconnaissent est l’accès au mode de vie standard mettant à l'abri des privations matérielles superflues. Le chômage est leur enfer, le salaire la récompense suprême de leur existence de minus.
 
La sainte paye, endorphine mensuelle permettant de combler les rêves matérialistes les plus ineptes : rembourser quelque ignoble maison Phénix, partir en vacances chaque été, ne jamais manquer de canapés, de vérandas, d’automobiles lustrées, renouveler régulièrement portables, télévisions, i-pad, remplir quotidiennement le frigo de bidoche, de yaourts, de coca-cola...
 
Ils prennent tellement au sérieux la religion qui les engraisse qu’ils se suicident dès la trahison de l'employeur, la fermeture de l'entreprise ou la perte de clients. Incapables de vivre hors des auges, ils préfèrent la mort au déshonneur.
 
Ils ont leurs héros, leurs martyrs, leurs cathédrales et leur Verdun : FLORANGE, MOULINEX, RENAULT, MARC THIBAULT...
 
Ces noms gravés dans les coeurs assoiffés de justice consumériste, inscrits sur les frontons de la conscience dupontesque sont désormais entrés dans l’Histoire des minables.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xui2ib_la-religion-des-porcs-raphael-zacharie-de-izarra_news
 

108 - La rayure


Bertrand Lefort est un brave type, ni pire ni meilleur qu'un autre.

Une situation stable, marié depuis 20 ans à une femme qui lui a donné trois beaux enfants, monsieur Lefort est un homme heureux et sans histoire.

Sauf qu'une rayure est apparue sur sa voiture il y a cinq jours. Certes c'est une minuscule, insignifiante, invisible rayure à laquelle il est confronté. Mais tout de même, c'est une sale, méchante rayure sur l'aile de sa belle voiture rouge qui l'empêche de dormir depuis cinq jours. Une ombre bien légère dans sa vie qui devrait s'estomper avec le temps... Une ombre qui malheureusement grossit, s'étend, prend de l'ampleur, obscurcit ses jours, blanchit ses nuits. C'est que Bertrand Lefort entretient une relation privilégiée avec son véhicule de série, comme la plupart de ses semblables ayant parié sur les valeurs palpables de ce monde. La rayure peu à peu devient sa bête noire.

Il en rêve.

Muni d'un double-décimètre, il a pris la mesure de la catastrophe : 14 centimètres.

Quel est l'abruti qui lui a rayé sa voiture sur 14 centimètres ? Quel est le fils de salaud qui a osé toucher à sa carrosserie ? Ha ! S'il le tenait ce bandit ! Bertrand Lefort pense qu'il l'étranglerait, cet assassin... Il le pense vraiment, la rage au coeur, les mains fébrile, le sang bouillonnant. Un homme qui raye l'aile d'une voiture achetée neuve et à crédit sur 24 mois, a-t-il le droit de vivre sous le soleil de la norme occidentale ?

La rayure au bout d'une semaine d'insomnie est un boa qui traverse de part en part son imagination perturbée. Matin, midi, soir, la rayure hante notre homme. Monsieur Lefort prend des calmants afin de retrouver le sommeil, en vain. Il ne mange plus. Obsédé par la rayure, il n'ose plus sortir son véhicule. Depuis l'incident il préfère prendre le train pour aller au travail. En attendant une solution, il a mis sa voiture à l'abri dans son garage. En sécurité.

Un suspect croisé dans le train a failli être agressé par l'offensé : monsieur Lefort voit des rayeurs de tôle partout. L'irréparable a été évité de justesse, grâce à l'intervention courageuse d'un contrôleur.

Après une grave dépression Monsieur Lefort s'est finalement racheté une nouvelle voiture et en quelques mois son état s'est amélioré.

Aujourd'hui il a retrouvé une vie stable, presque sereine, même s'il n'est plus le même homme. Désormais fragile, anxieux, des séquelles pour le restant de ses jours, Bertrand Lefort a contracté une assurance plus complète pour sa nouvelle voiture : il est couvert à cent pour cent en cas de rayure. La priorité : protéger sa voiture. Il a préféré se priver de sorties de week-end pour pouvoir se payer cette onéreuse mais essentielle assurance.

Le prix d'une paix retrouvée.



107 - La pleine lune


Elle se lève sur l'horizon avec un visage pâle, des joues enflées, une tête molle. Elle monte et survole forêts, routes, villages en rapetissant, devient plus vive à mesure qu'elle s'élève. Parvenue au zénith, l'oeil pétillant, le front clair, elle crache comme une vipère sur les oiseaux de nuit qui la contemplent en rêvassant. Éblouissante, muette comme une taupe, féline dans son empyrée, elle plane au-dessus des têtes, ricaneuse.

Elle miaule dans le ciel, les spectres l'entendent. Les hérissons sont ses confidents, les hiboux ses messagers, les tombes ses miroirs. Marmoréenne, duveteuse et sépulcrale, elle étincelle d'un seul feu. C'est une flamme mourante que ravivent à chaque instant les moribonds de la Terre. Asile des trépassés, refuge des âmes envolées, l'astre est un vaisseau hanté. Des fantômes sont à la barre : elle vogue, naviguant à vue, myope, stupide.

Belle comme une morte, séduisante avec ses cheveux de sorcière, charmante avec son sourire hypocrite, amoureuse comme une pieuvre, la mélancolie est son royaume. Déesse inquiétante, fauve céleste, oiseau sidéral, caillou plein d'éclat, la Lune depuis la nuit des temps chante sa complainte à l'Éternité.

VOIR LA VIDEO :


106 - La Pédé-Pride


A vous les grosses tarlouzes qui paradez le cul à l'air dans Paris lors de la "GAY PRIDE", j'espère que vous n'attenterez pas à ma liberté de m'exprimer sur vos fesses -barrées de strings aussi laids que grotesques- impudiquement exhibées dans les rues.

Entendons-nous, je ne suis pas homophobe, je respecte les différences, diversités et singularités sexuelles de chacun, mais vous, pourquoi ne respectez-vous pas la chaste sensibilité de ceux qui, comme moi, trouvent indécents et répugnants vos défilés publics de fiottes dégénérées ?

Oui j'ai bien dit "dégénérées".

Non pas parce que vous êtes des fiottes mais simplement parce que vous faites sur la voie publique ce qui devrait se faire dans l'intimité à l'abri des regards outrés.

Je n'ai rien contre vos enculages tant qu'il se pratiquent dans l'alcôve privée.

Quand je vous ai filmés au Mans l'année passée j'avais honte pour vous, pauvres dénaturés sans pudeur que vous êtes ! Vous faisiez même les fiers devant ma caméra... Fiers d’être des sodomites ridicules dans vos accoutrements bariolés et avachis censés incarner votre préférence pour la bite.

Le monde à l’envers.

Autrefois l’inversion sexuelle était réservée aux gens raffinés, cultivés, aux hommes de lettres, aux moines mystiques, aux grands artistes, aux mondains des beaux boulevards parisiens, aux  aristocrates, et c’était charmant, digne, décent, délicat et subtil. Il était agréable de s’afficher en compagnie de ces belles gens pleins de discrétion et de retenue.

Ces beaux messieurs bien mis, tous de haut rang, de bonne famille, cachaient leur étranges moeurs derrière des formules aussi érudites qu’évanescentes, murmuraient leurs préférences intimes sous la dentelle avec égard pour eux-mêmes et les autres.... Et tout passait merveilleusement bien !

Vous, vous sortez vos zobs et vous mettez des plumes dans le cul en pleine rue ! Car à présent que cette frivolité d’antan s’est démocratisée, qu’elle est descendue dans les égouts électifs de la populace, les sodomites sont vulgaires, orduriers, choquants, irrespectueux, agressifs et en plus, totalement dénués de honte !

Que je sache, en France l'exhibition sexuelle est un délit.

Or que faites-vous, vous les adeptes de ces carnavals obscènes qui avez perdu la plus élémentaire dignité ? Vous vous exhibez sur la voie publique de la manière la plus crue, la plus choquante et la plus vulgaire qui soit, et cela avec l'assentiment républicain de la préfecture ! Il y a même des enfants sur les épaules des parents dans vos GAY PRIDE !

Est-ce que les hétérosexuels s'exhiberaient ainsi lors de défilés qui leur seraient dédiés ? L'homosexualité n'est pas un péché, c'est un fait neutre certes, mais la pudeur, la décence, la modestie, en revanche ce sont des vertus.

Voilà c'est dit.

Qui parmi ces enculés de la GAY PRIDE va me taxer de nazi ou de facho maintenant que je viens de dire ce qui jadis, sous d'autres républiques plus saines, aurait été considéré comme une affligeante banalité, un sentiment de naturelle répulsion universellement partagée, allant de soi ?

105 - La passion, le grand malentendu



La "passion", quête contemporaine vaine, imbécile et aliénante est un filon récent inventé par les marchands de lessive. Ce terme est l'un des plus galvaudés de la langue française. D'autant plus vide de sens qu'il est prononcé dix fois par jour par les sots pour un oui ou pour un non. Passion de la moto, passion des timbres-postes, passion de l'amour... Tous les aspects de la vie quotidienne sont susceptibles d'être mis dans le cadre flatteur de la "passion", uniformisés par cette nouvelle norme de plus en plus stricte, impérieuse. Entrée en vigueur depuis quelques décennies, la passion est le refuge ultime de l'esprit vulgaire.

Victimes du discours dictatorial, les êtres les plus ordinaires, les plus médiocres, mais surtout certains beaux esprits incapables d'échapper à l'insidieuse oppression s'empressent de clamer à tous vents être nécessairement, totalement, impérativement "passionnés". Comme si ne pas l'être constituait la plus honteuse des tares...

Pas un pour railler cette mode risible de la "passion" et oser affirmer vouloir demeurer serein, loin des tourments frelatés de la "passion" telle qu'elle est définie, ressentie, espérée par l'ensemble des esprits contaminés.

La "vraie" passion d'ailleurs n'existe pas. Ou rarement.

Les professionnels de la publicité ont créé ce phénomène contemporain de la passion. Pour vendre des casseroles, des automobiles ou de la salade verte, ils ont fait pénétrer dans les esprits l'idée saugrenue mais efficace de la passion. La passion est associée à la femme d'une manière assez répandue, et à l'amour beaucoup plus généralement : les meilleurs arguments pour écouler la camelote des grands industriels inoculant leurs mensonges matérialistes à travers les différents organes de presse.

Tout comme le patriotisme a été sinon initié, du moins récupéré par les marchands de canon pour enrichir une poignée d'abjects empereurs de l'industrie lourde, la "passion" telle qu'elle est admise de nos jours est une forme dégénérée de sentiments élevés (et d'ailleurs assez obscurs à l'origine, étant donné la rareté et le caractère délétère, funeste de la passion véritable), qui fait des millions de victimes consentantes dans la société d'abrutis où nous vivons.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xrpxlg_la-passion-le-grand-malentendu-raphael-zacharie-de-izarra_news

104 - La nature c'est la fin de la Civilisation



On nous bassine avec les pseudos vertus de l’écologie, les prétendus avantages de la flore et de la faune, les charmes de Gaïa...

Comme si la métropole était l’ennemie jurée de l’Humanité et la terre vierge sa meilleure alliée, alors qu’en vérité c’est tout le contraire !

Malheureusement dans ce domaine l’être humain a perdu tout sens des réalités.

La cité est la plus haute expression de la civilisation. Ses bienfaits sont infinis, irremplaçables, quasi divins.

Et, bien entendu, ces richesses-là sont absentes des terres brutes que bien sottement l’écologiste admire...

La ville est opulente, confortable, rassurante. La cambrousse indigente, oppressante, dangereuse. L’homme est devenu fou d’écologie au point d’oublier les ronces, les piqûres de moustiques, les agressions des éléments et le cortège de maladies que lui offre généreusement la nature malfaisante.

Les remparts en béton armé de la civilisation prolongent l’existence, la protègent, la subliment, alors que la friche est létale, bestiale, laide, primaire, sans idéal.

D’ailleurs l’homme qui vit dans les cavernes est repoussant, épais, abruti, sans éducation, grossier, infirme, tandis que le citadin est beau, fin, noble, sensible, esthète, accompli.

Le rustre pue la sueur, la crasse et la misère. Le civilisé est embaumé des parfums les plus subtils.

La campagne est pleine de ploucs, l’agglomération remplie de belles gens raffinés.

Certes dans les mégalopoles il y a des tonnes d’excréments canins trainant sur les trottoirs et c’est exécrable. Mais dans ces gigantesques structures urbaines on trouve également des cimetières pour chiens, pour chats, preuve que l’hôte des villes est infiniment plus humanisé que le vil et insensible coureur des bois !

Les inconvénients des rues assombries par des gratte-ciel sont minimes comparé à l’immense bonheur d’être séparé du monde sauvage, brutal et sans pitié.

On ne trouve ni glaces au citron, ni bouteilles d’eau fraiche et propre, encore moins ordinateurs dernière génération dans la jungle amazonienne. A la place, de la saleté, des insectes harceleurs, des serpents venimeux, des épines, de la mauvaise herbe, des feuilles, encore et toujours ces plantes inconnues, étranges, immangeables...

Et des arbres, des arbres à n‘en plus finir, à des milliers de kilomètres à la ronde... Lassant, ennuyeux, régressif, mortel.

Celui qui se détourne des faveurs de la société, de l’architecture, de l’art, du raffinement pour le sable stérile des déserts, les cailloux sans vie des espaces vides, les herbes folles de la prairie monotone, celui-là est un ingrat, un dément, un inconscient, un irresponsable, une victime de ce siècle vert.

C’est un être en régression, un bipède qui se couche sur des millénaires de progrès, bref un animal.

VOIR LA VIDEO :