Nombre total de pages vues

lundi 10 juin 2013

35 - Crimes imaginaires et réels


Des gens désoeuvrés profanent parfois des tombes et des cadavres dans les cimetières de notre pays.

Et alors ?

Je vais même plus loin : des nécrophiles sodomisent des cadavres ? Rien de vraiment choquant là-dedans. Au regard de certaines de nos pratiques sociales, militaires (ou même culinaires), cela ne me paraît finalement pas si choquant. Une broutille. Car après tout ne maltraite-t-on pas de manière officielle, républicaine, scientifique et même industrielle les vivants humains ? Et de moult façons encore...

Il n'y a à mes yeux rien de choquant à déterrer des cadavres, à cracher sur des tombes, à uriner sur des drapeaux. Pourquoi le fait de brûler le drapeau américain dans une caserne de Marine's loyaux et hyper-patriotiques serait-il choquant ? Pourquoi son auteur mériterait-il la prison pour un acte aussi insignifiant ? Les Marine's eux-mêmes dans ces mêmes casernes n'apprennent-ils pas entre autres exercices martiaux parfaitement sordides, le maniement du lance-flammes ? Lequel est, je le rappelle, un instrument fort ingénieux servant à griller vif ses semblables, ce qui est tout de même bien moins innocent que de brûler des drapeaux ou déterrer des cadavres.

Respecter les morts et leur sépulture ? Mascarade ! On jette bien dans des fosses communes des cadavres des gens que l'on torture et massacre. On ne fait pas tant d'histoires lorsqu'un pays civilisé décide de lâcher deux bombes atomiques sur des villes japonaises... On ne fait pas tant de manières lorsqu'il s'agit de se débarrasser de certaines populations (et peu importe que ces populations soient civiles ou militaires, puisque ce sont toujours des hommes).

Sodomiser, profaner, mutiler des cadavres de juifs, de musulmans, de fervents catholiques, ou de n'importe quels quidams, détruire leur tombe, brûler le drapeau américain, cracher dans les ciboires, c'est juste une guerre de symboles.

Et le respect des symboles, des cadavres, des ciboires, ne sont-ce pas là des moeurs à la hauteur des honnêtes gens épris de confort moral ? Ces honnêtes gens-là sont choqués que l'on puisse brûler un drapeau, détruire des tombes, uriner sur une image, mutiler un cadavre mais ne s'émeuvent guère des plus létales, sordides, révoltantes inventions martiales. Et s'enorgueillissent même de les financer annuellement avec leurs impôts.

Non décidément, je ne vois pas de crime fondamental dans le fait de s'en prendre aux morts, aux symboles, aux artifices les plus sacrés. Quand je vois avec quels égards la plupart des pieuses ou impies personnes traitent leurs morts et ce dont sont capables ces mêmes personnes pour peu qu'on les mette dans des circonstances "favorables" (temps de guerre, conditionnement militaire), je me dis que les profanateurs de tombes ne sont que d'innocentes âmes souhaitant juste s'amuser avec ce qui n'est après tout objectivement que de la pourriture en sursis.

Où est leur crime ? Les profanateurs de tombes ont le droit de s'amuser eux aussi. Où est le mal dans le fait de s'amuser avec des symboles quand d'autres s'en prennent à des vivants ? S'ébaudir avec des cadavres, avec des drapeaux, avec des tombes, avec des images, cela n'est-il pas préférable que de s'égayer avec un lance-flammes patriotique, avec des bombardiers républicains, avec du feu et du fer officiels, manufacturés, financés avec les impôts des pieux et sensibles citoyens qui, comble de l'ironie, se targuent de respecter les morts mais n'hésitent pas à brûler les vivants ?

Le pays souverain et civilisé ne voit dans ses ennemis que des cibles à abattre, des pions à détruire, des adversaires à brûler vifs soit par lance-flammes, soit par bombe atomique interposés. Ou par d'autres moyens très divers et toujours ingénieux. Moi je ne vois dans un drapeau, dans le confort moral des honnêtes citoyens ou dans le cadavre d'un quidam rien d'autre que de la pourriture.

http://www.dailymotion.com/video/xt2pno_crimes-imaginaires-et-reels-raphael-zacharie-de-izarra_news

http://izarralune.blogspot.fr/2007/05/340-crimes-imaginaires-et-rels.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire