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mardi 11 juin 2013

75 - Infirmité du monde, supériorité izarrienne


Je me doute bien que ce que je vais exposer ici va encore être perçu comme abusif, prétentieux, insupportablement vaniteux aux yeux de certains détracteurs lassés des manifestations péremptoires du panache izarrien...

Il n'empêche : je prends de plus en plus conscience de la sottise socio-culturelle -voire congénitale- de la plupart de mes frères humains aux prises avec les imbéciles réalités de ce monde d'aliénés qu'ils se forgent eux-mêmes. Face à leur comportement parfaitement puéril, insignifiant, tragiquement inepte, comiquement idiot, j'affirme sans aucun complexe être supérieurement intelligent, glorieusement lucide et définitivement affranchi des chaînes de ce siècle. Comparé à ce troupeau de mollusques cérébraux brouteurs de vérités lénifiantes, je suis un astre brûleur d'herbes rases, un soleil "assécheur" de bave escargotique, un seigneur rédempteur de bêtise ordinaire : la pire qui soit car la bêtise banale -acceptée, partagée, entretenue- passe toujours inaperçue.

Une illustration très simple de la haute imbécillité ambiante de ce monde, tellement quotidienne que rares sont ceux qui sont capables de la percevoir : le rapport de l'homme moyen à son véhicule. Sciemment, je n'ai pas pris un exemple spectaculaire -ce serait trop facile de dénoncer l'exception- mais universel, proche, immédiatement identifiable.

Flagrante misère de l'esprit du possesseur de voiture chagriné pour une bosse ou une rayure sur sa carrosserie ! Profonde infirmité de l'âme de ce même automobiliste qui se rend dans un centre de lavage pour y nettoyer ce qu'il considère comme le summum du signe de sa respectabilité... Ou de manière encore plus primaire, plus crue, plus affligeante, comme le symbole ostensible de son phallus (qu'il a généralement fort bref).

Inaliénable et souveraine liberté des individus d'agir selon leurs caprices, me rétorquera-t-on... Ou de dépenser leur argent comme ils l'entendent, de mettre leur dignité dans l'apparence, la diversité de leurs biens matériels, de chérir leur voiture comme une femme. Certes. Sauf que ce comportement insane relève plus de la pure aliénation aux causes commerciales, publicitaires, médiatiques et donc plus regrettablement de la BÊTISE que de la véritable liberté.

Autrement dit cette manière d'agir et de ressentir est déterminée par un vulgaire conditionnement par le bas de l'esprit faible, lâche ou paresseux et non par cette prétendue liberté individuelle sacralisée jusqu'à l'outrance par ceux-là mêmes qui, persuadés d'en avoir toute jouissance, en sont pitoyablement privés !

Pour être vraiment libre il faut être un seigneur et non un serf, un guerrier et non une victime, un acteur et non un pion : c'est celui qui pense qui plane au-dessus des stupidités et vanités du monde.

L'homme est un génial crétin capable du meilleur pour prouver le pire. Il construit des voitures, des ordinateurs, des fusées et pourtant cela ne l'empêche pas d'être un lamentable crétin : un ingénieur parfois adoptera le même comportement qu'un analphabète socialement défavorisé quand il fera laver son véhicule ou bien fera redresser un léger enfoncement de sa carrosserie...

De tels exemples d'infirmité, de nullité, d'indigence de la part de mes contemporains, je pourrais en fournir à satiété. Peu d'esprits aussi éveillés que le mien perçoivent ces choses avec une telle acuité. Beaucoup d'humains sont des produits non de leur pensée mais de la pensée des marchands d'artifices : publicitaires, industriels, manipulateurs politiques, faiseurs d'opinions médiatiques ou plus insidieux encore, des gourous du cinéma hollywoodien hégémonique.

Ainsi les hommes sont des clones bornés dans leur propre mimétisme systématiquement orienté vers la pauvreté comportementale : tous sensibles aux mêmes causes vantées et vendues (en général au prix fort) par leurs écrans, tous "fans" de football, tous adeptes des mêmes produits alimentaires ou culturels infects (car dans ce contexte d'abrutissement social la culture est bien évidemment devenue un produit, tout comme le plaisir sexuel ou la spiritualité dont on a fait un commerce), des mêmes laideurs imposées comme normes par ce système lisse où le costume-cravate vaut lauriers. La ressemblance des êtres -concept créé par l'ère industrielle me semble-t-il-, leur égalité dans la médiocrité, leur uniformisation sur tous les plans possibles permet d'agir sur eux avec un maximum d'efficacité et un minimum d'effort. Les foules ayant été éduquées dans les mêmes goûts au rabais, avec les mêmes besoins de superflu, il est plus commode de continuer de leur dicter des valeurs dûment calibrées à consommer à partir d'une seule source comme le cinéma, la télévision, la presse. Ou plus habile encore, à travers "l'esprit Coca-Cola" c'est à dire sans support palpable, ce qui rend la manipulation plus indétectable : ce qu'on appelle le jeunisme, la frime, le superficiel, le futile. Une forme élevée de vulgarité et d'inanité.

Facebook est champion pour ça.

Ces handicapés de la pensée ne sont pas de méchants hommes pour autant, non ce n'est pas la question : dans leur grande majorité ils sont même gentils, honnêtes, ont un vrai bon fond, sont de bonne volonté et aspirent au bien commun.

Ces humains hérétiques à la lumière izarrienne ne sont pas des cochons, non.


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