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dimanche 20 mai 2007

727 - L'or du peintre

Afin de mieux faire connaître son oeuvre, j'ai proposé à Aldéhy http://www.artabus.com/french/aldehy/ de rédiger un texte de présentation qui soit à la hauteur de son art.

L'exercice a d'autant plus de mérite qu'il m'est par principe difficile de parler des oeuvres des autres (aussi bien celles de mes proches que de mes "détracteurs", pour ne pas dire mes "ennemis") avec cette coutumière et prétendue "impartialité" des critiques du genre. Étrange "objectivité" pleine d'indulgence qui semble, en effet, être la règle dans le milieu... Ce qui dans pareils cas fausse bien évidemment les avis qui se prétendent être au service de l'Art. Les analyses de ces "spécialistes" plus ou moins dévoyés à des causes peu avouables (amitié, copinage, rémunération, échange de services) ont-elles un réel intérêt dans le contexte actuel de l'Art où la diversité, la multiplicité, l'excès, l'inflation des productions picturales rendent leur promotion si difficile et par là même oblige à la rigueur la plus élémentaire, à la vigilance la plus extrême au lieu de ces suspects, systématiques panégyriques ?

En outre, et on verra peut-être la chose comme une singularité, voire comme une de ces belles contradictions qui font parfois l'exception, donc le prix (ou la nullité, l'affaire étant à double tranchant...) de tel ou tel art, je ne suis personnellement pas (ou peu) versé dans la peinture... Ce qui ajoutera à ma sincérité et à la spontanéité de mon analyse.

Pour parler des peintures de Aldéhy, je n'aurai par conséquent ni complaisance ni dureté. Juste ma sensibilité, rien que ma plume d'auteur honnête, sain, posé que seules animent la vérité, l'honnêteté, la simplicité. Qualités légendaires qui rendront mes sentences fiables, claires, crédibles. C'est en tout cas ma prétention, et je souhaite que tout artiste prenne comme un égal privilège mes piques et mes caresses, qu'il soit honoré autant par mes soufflets que par mes éloges. Là sont mes marques d'amitié vraie, sans aucun arrangement avec l'Art.

Mais entrons dans le sujet.

Voilà, Aldéhy a fait le choix -et pris le risque- des thèmes bibliques, pastoraux, pour ne pas dire virgiliens. Ou plus quotidiens. Ce qui est une façon comme une autre d'asseoir son art. Entre tradition et originalité, le peintre embrasse "large" donc... Que ce soient vues historiques ou individuelles, sujets académiques ou personnels, les thèmes abordés sont ouverts.

On s'embarque l'âme légère, l'esprit curieux, le coeur joyeux, ou parfois lourd, dans ces paysages aux horizons clairs traversés par des marcheurs prenant des destinations ultimes et graves (comme ce couple chassé de l'éden), dans ces vues citadines contemporaines, ces lieux parfois étranges ou familiers, ces scènes vivantes des cités avec leurs lumières ou leurs ombres, leurs passants ou leurs statues... Malice, ingénuité, proximité, complicité avec ces portraits de petits garçons grimaçant et souriant. Entre l'éphémère et l'intemporel, la spontanéité et l'universalité.

Devant quelques autres conceptions baroques ou certaines scènes inattendues, surprenantes, on pourra certes être surpris. Ou heurté, selon la réceptivité de chacun. N'est-ce pas ce qui fait précisément le charme, le piquant d'un auteur ? Une chose est sûre : le pinceau est riche de ses tons acryliques avec lesquels l'auteur semble s'amuser, usant de toutes leurs possibilités, peu avare d'effets, imaginatif, prompt à faire jaillir lumière, couleurs, interrogations.

C'est, en effet, sur ce dernier point que vaut surtout la peinture de Aldéhy. Le spectateur n'est pas simplement charmé, étonné ou même figé dans un prudent, frileux retrait, il demeure également en questionnement devant ces formes vives, ces scènes oniriques, ces lieux énigmatiques, ces portraits bruts qui vous regardent en face ou bien de travers... Un point d'interrogation pour résumer l'oeuvre de Aldéhy, c'est peut être un peu bref me diront certains.

A ceux-là je répondrai qu'un questionnement en guise de récapitulation n'est-ce pas non plus un avenir royal pour une peinture, une voie ouverte sur l'infini ?

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