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dimanche 20 mai 2007

719 - Anti-pédophilie : excès et chasse aux sorcières

Il y a vingt ans la pédophilie passait quasi inaperçue. La preuve : Conh-Bendit a avoué sa pédophilie (que je crois réelle, sinon c'est un menteur et je ne fais plus confiance aux écrivains qui s'épanchent dans leurs livres) devant les caméras de la télévision dans une célèbre émission présentée par Bernard Pivot et personne n'avait réagi à l'époque. N'est-ce pas la preuve flagrante qu'il y a des scandales à la mode et des révoltes conditionnées par les médias ?

Il y a trois siècles la torture ne révoltait personne. Aujourd'hui les révoltes sont savamment choisies selon la sensibilité et les besoins du moment. Qui de nos jours est outragé par l'Armée, institution légale où l'on apprend à tuer son prochain avec méthode et adresse, par les abattoirs où l'on assassine encore des chevaux au nom de la gastronomie, etc. ? Qui s'offusque de tout cela ?

Lecteurs, il y a vingt ans vous ne vous seriez pas offusqués de la pédophilie comme vous le faites aujourd'hui, car aujourd'hui vous êtes dans le courant de la pensée ambiante. Et vous le suivez, tout simplement.

Ce qui est grave, car cela signifie que si la dénonciation de la pédophilie n'était pas à la mode aujourd'hui, vous ne dénonceriez pas la pédophilie : elle ne vous gênerait nullement comme elle ne gênait pas grand-monde dans les années soixante-dix.

Comme la plupart des contemporains, votre humanisme ne découle pas de la qualité de votre coeur ni de la beauté de votre esprit, mais du courant de pensée qui vous emporte. En effet, si tel n'était pas le cas vous auriez dénoncé (à contre-courant) les abattoirs ou les boucheries par exemple.

Vous dénoncez la pédophilie comme d'autres défoncent des portes ouvertes. Moi je dénonce l'ineptie de la pensée ordinaire qui consiste à régler la morale universelle sur les textes de loi. Comme si les textes de loi avaient valeur universelle... N'oubliez pas que les textes de loi changent au gré de l'évolution des moeurs, des progrès de la civilisation. Hier la question de la torture ne se posait pas. On appelait cela la "question". Ces pratiques barbares légales étaient admises par tous. Seuls les êtres évolués dénonçaient la torture. Il en est de même aujourd'hui à propos d'affaires qui vous paraissent anodines. Les vrais humanistes ne sont pas toujours ceux qu'on croit. Vous êtes anti-pédophiles parce que les textes de loi vous demandent de l'être.

Par la seule qualité de votre conscience personnelle vous serez d'authentiques anti-pédophiles, et non par obéissance à la loi qui vous demande de l'être ou parce que c'est à la mode, socialement valorisant d'être anti-pédophile et de le montrer.

Et si demain la loi vous demandait d'être de véritable enragés contre les détracteurs de mon espèce ? Vous le seriez.

Rappelons-nous que la pédophilie en elle-même n'a jamais été un crime. Le fait d'être sujet à des pulsions heurtant la morale, à contre-courant des moeurs, et même franchement contre-nature n'est en soi pas répréhensible. Etre né avec la peau blanche ou noire ne constitue pas une offense à la loi, ni à la morale. Il en est de même pour les orientations sexuelles des individus.

Etre pédophile, c'est-à-dire se sentir sexuellement attiré par les enfants, n'est en soi pas une chose illégale ni même immorale, je le répète. Un prêtre peut se sentir profondément pédophile, cela n'a jamais constitué un péché, encore moins un délit. Le pape lui-même peut être foncièrement pédophile (il l'est d'ailleurs peut-être, qui peut vraiment savoir ?), cela ne pose nullement de problème.

Nul n'est responsable de sa sensibilité sexuelle.

Le seul mal n'est que dans le passage à l'acte, et exclusivement dans le passage à l'acte sous quelque forme que ce soit. La loi et la morale ne reprochent pas aux pédophiles d'être des pédophiles, c'est-à-dire d'être nés ainsi, mais seulement le fait de passer à l'acte. La nuance est capitale. Tant qu'il n'y a pas passage à l'acte, n'importe qui peut revendiquer être un pédophile irrécupérable. Personne ne peut reprocher à quelqu'un de se sentir sexuellement attiré par les enfants, de même que personne ne peut reprocher à son semblable de préférer le chocolat à la fraise des bois.

Les prêtres pédophiles, tant qu'ils ne commettent pas de passage à l'acte, demeureront des gens fort recommandables. Leur pédophilie patente, tant qu'elle est contenue sur le plan social et personnel ne me gêne d'aucune manière.

Ne confondons pas pédophilie latente (ou pédophilie contenue) et passage à l'acte, deux choses fondamentalement différentes. Sinon, c'est comme si l'on confondait simple envie de tuer son voisin avec assassinat effectif. Ne lynchons pas la catégorie des pédophiles honnêtes qui, conscients du problème, ne passent jamais l'acte avec l'autre catégorie, les pédophiles sans conscience qui donnent corps à leurs pulsions.

La pédophilie congénitale répétons-le n'est pas un crime. Sinon le fait d'être né bossu, invalide ou attardé mental serait également un crime, et cela justifierait le racisme.

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    "Le seul mal n'est que dans le passage à l'acte, et exclusivement dans le passage à l'acte sous quelque forme que ce soit."

    Dans ce passage vous n'allez pas au bout de votre courage :-) Du courage vous en avez je ne le nie pas, et une certaine clairvoyance. Mais vous n'allez pas au bout et retombez au final dans le travers même que vous dénoncez.

    Vous vilipendez la tendance de la personne moyenne à baser sa morale sur la direction du vent, posant que cette dernière est déterminée par la loi. C'est un peu raccourci (il existe des vents socio-médiatiques défavorables à certaines lois) mais soit.

    Ensuite vous rappelez que la loi ne condamne que les actes, ce en quoi vous avez raison. Ainsi le vent se trompe, il souffle même où il ne faut pas en condamnant ceux qui n'ont de pédophile que les fantasmes. Jusqu'ici je vous suis, à contre-vent.

    Mais voilà que vous sortez cette phrase que je reprend ci-dessus. Et là je ne vous suis plus :-) Ce qui me gène est le "sous quelque forme que ce soit" que vous associez au "mal" du début de la phrase, donc à une valeur morale. Vous généralisez donc une condamnation morale à "tout acte, sous quelque forme que ce soit" sans distinction ni interrogation. Et quand on regarde la loi... Ho comme c'est curieux! Comme ça correspond pil poil à ce que dit la loi!! :-p

    De la à penser que vous n'avez mis ce "sous quelque forme que ce soit" bien trop généralisant pour 1) ne pas risquer de vous mettre dans l'illégalité 2) ne pas risquer de passer pour un pro-pédophile parceque les fantasmes bon OK mais faut pas pousser non plus, il n'y a pas beaucoup de pas à faire.

    Bref, un peu comme un oiseau qui sait tirer partie du vent, vous l'utilisez à contre courant afin de vous élever... pour ensuite vous retourner et, finalement, vous laisser porter par lui. Certes du coup vous êtes plus haut que les autres n'empêche que... vous êtes toujours dans le vent!

    Mais je vous en prie, démentez moi :-) Montrez que votre condamnation morale globalisante envers tout acte pédophile "sous quelque forme qu'il soit" est mûrement réfléchi, que vous avez su lister l'ensemble des types d'actes possibles (ça en fait un paquet...) en fonction des types de protagonistes possibles, que vous vous êtes penché sur chacune et qu'après mûre réflexion vous avez, à chaque fois, conclu sur sa nocivité morale. Dites moi que vous avez effectué ce travail et je vous présenterais mes excuses - mais je serais alors content de connaitre toutes ces conclusions et de les comparer aux miennes parceque en ce qui me concerne, elles n'ont pas toutes débouchées sur une condamnation sans appel!

    Celà dit je critique, je critique, mais j'avoue être mal placé car je n'ai pas, moi, le courage d'écrire un blog aussi fourni! Quoiqu'il arrive, continuez car vous faites un beau travail.

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  2. Bonjour Guil,

    Je n'ai pas compris toutes les subtilités de votre discours qui m'apparaît très confus.

    Je ne comprends pas où vous voulez en venir. Vous vous trompez sur un point essentiel, cela dit : je ne crains pas de me mettre hors la loi si la morale l'exige. Il se trouve que la plupart des lois morales rejoint les lois temporelles, mais cela n'est pas systématique.

    Je ne cherche nullement à m'opposer au vent dominant coûte que coûte. Cela serait bien sot de ma part... Non, je ne cherche pas à faire original pour faire l'original (attitude puérile autant que stérile), je cherche juste à être dans le vrai.

    C'est le seul sens de mon propos.

    Il ne faut aucun courage pour dire l'évidence. Ce n'est pas moi qui suis "courageux", ce sont mes détracteurs qui sont simplement ou stupides ou manipulés par les "vents dominants corrompus".

    Raphaël Zacharie de Izarra

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