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vendredi 6 juillet 2007

750 - Abattoirs : lettre à Sarkozi

Monsieur le Président de la République,

J’attire votre attention sur le sort cruel réservé aux animaux de boucherie au sein de nos abattoirs. Les conditions d’abattage de ces animaux sont indignes de notre société moderne traditionnellement soucieuse d’humanité et de plus en plus éprise d’idéaux à caractère universel.

Il n’est pas rare que ces abattages soient accompagnés de maltraitances inouïes de la part du personnel insensibilisé à la souffrance du bétail dont il a la charge.

Allant de la simple décharge électrique réglementaire à la brutalité gratuite pure et simple en passant par l’horreur indicible dans les cas où, affolés, incontrôlables, certains d'entre eux sont victimes d’accidents ou de négligences lors de leurs transfert et parcage dans le processus d’abattage, les conditions épouvantables auxquelles sont soumis ces animaux ne sont plus acceptables aujourd’hui.

L’atroce n’est pas compatible avec nos critères humanistes. Le citoyen français de 2007 ne peut plus s’accommoder de l’abomination, d’autant qu’elle s’exprime de manière flagrante, sanglante, assourdissante derrière les murs de nos abattoirs.

Nul n’ignore que les mammifères -mais également les oiseaux- sont des êtres doués de sensibilité et par conséquent réceptifs au stress, à la peur, à la souffrance, et particulièrement l’espèce porcine. Prendre en considération cette donnée essentielle devrait faire partie des priorités lors de l’abattage des animaux de boucherie.

Tout citoyen responsable se sentant concerné par les grandes questions de son époque ne peut que réagir face au scandale des abattoirs.

Au nom de tous ceux qui en France n’acceptent plus la barbarie exercée envers la gent animale, citoyens de plus en plus nombreux révoltés par les méthodes inhumaines d’une industrie implacable (certes extrêmement respectueuse des normes d’hygiène, très professionnelle quant aux techniques employées mais parfaitement inattentive, voire franchement abjecte sur le plan humain) je souhaite, Monsieur le président, que le gouvernement prenne ses responsabilités.

Il est urgent que les conditions de transfert et d’abattage des animaux de boucherie soient réglementées selon des critères plus stricts que ceux actuellement en vigueur, dans le sens du respect de l’animal et, sinon de l’assurance de son bien être, du moins de la garantie qu’il ne sera plus exposé à des souffrances aussi inutiles qu’odieuses. Bref, assurer sa protection absolue contre les maltraitances ignobles dont il est victime depuis trop longtemps dans le contexte que j’ai évoqué. Cela, avec la certitude que l’application de ces normes « animalitaires » soit soumise à des contrôles sévères et réguliers.

Je vous prie de croire, Monsieur le président, à ma parfaite considération.

7 commentaires:

  1. Exploiter des êtres sensibles pour la consommation de certains est fondamentalement immoral en soi. La seule solution éthique à la barbarie est son abolition est non une amélioration de celle-ci. Les cages ne doivent pas êtres agrandies mais vides!

    "Au nom de tous ceux qui en France n’acceptent plus la barbarie exercée envers la gent animale"

    Je suis indigné que l'on puisse demander des meilleures conditions d'abattage en mon nom, car j'exige sa suppression.

    Moi, qui aimais énormément les écrits magnifiques de Raphaël Zacharie de Izarra, dois admettre qu'il m'a énormément déçu avec cette lettre.

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  2. Je suis d'accord avec vous : il faudrait abolir les abattoirs et non les "améliorer".

    Mais, je ne veux pas que l'on m'accuse d'extrémisme, d'intolérance à l'égard des consommateurs de viande. Je suis réaliste : je sais que dans leur majorité les mangeurs de viande ne changeront pas de régime alimentaire du jour au lendemain sous prétexte qu'on maltraitre les animaux de boucherie. Le progrès de l'esprit se fait toujours progressivement, étape par étape. L'amélioration des conditions d'abattage est une étape importante vers le végétarisme universel. Je n'ai jamais prôné la consommation de viande dans mon texte, j'essaie juste de ménager les mentalités encore assez arriérées pour estimer indispensable la consommation de mets carnés... Mon discours à leurs yeux serait inadmissible si je je leur disais "TOUS VEGETARIENS !". Par souci d'efficacité, je dis "abattons l'animal avec humanité" et non "privez-vous de viande! ". Pour toucher, il faut parfois faire preuve de modération. Il ne faut pas brusquer l'estomac carnassier. L'homme n'accepte le changement qu'avec douceur. Parfois il faut une génération pour changer une habitude alimentaire. La seconde étape dans le progrès de la sensibilité humaine sera d'émettre un discours plus exigent.

    Lorsque la société sera plus mature, alors je pourrai dire "TOUS VEGETARIENS !".

    Raphaël Zacharie de Izarra

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  3. Si le but final souhaité est le végétarisme, je doute qu'on puisse y arriver en améliorant les conditions d'abattage, car cela ne ferait que donner bonne conscience aux mangeurs/euses de viande et les éloignerait encore davantage du végétarisme.

    Gary Francione a largement écrit sur l'opposition entre l'abolitionnisme et le protectionnisme (et le côté souvent contre-productif de ce dernier). Je pense comme lui que pour se débarrasser d'un problème il faut le traiter à ses prémisses. Améliorer les conditions de l'exploitation ne sert qu'à pouvoir continuer d'exploiter encore plus. C'est donner une légitimité à un rapport de domination irrationnel.

    Si nous voulons que la société devienne plus mature nous devons commencer par arrêter de la traiter comme un petit enfant et lui dire en face ce que l'on pense être injuste ou immoral, même si en faisant cela nous l'obligeons à se remettre complètement en question.

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  4. "Si le but final souhaité est le végétarisme, je doute qu'on puisse y arriver en améliorant les conditions d'abattage"

    Raphael vient de dire que la douceur est vecteur de changement!
    Une main de fer dans un gant de velour! C'est assez rare dit dans la bouche d'un homme sois disant passant! Etant une femme je suis plus habituée aux discours radicale de certains partis politiques et autres!

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  5. "Si nous voulons que la société devienne plus mature nous devons commencer par arrêter de la traiter comme un petit enfant et lui dire en face ce que l'on pense être injuste ou immoral, même si en faisant cela nous l'obligeons à se remettre complètement en question."
    La vous parler en mon nom et je ne suis pas d'accord, me traiter avec douceur (meme si je suis déjà sensibilisée à la cause animale et pratiquement voir quasi végétarienne) ne me fait pas sentir comme une enfant. Savoir préserver l'autre est un signe de haute estime. Et la remise en question de valeures, de modes de vie, alimentaire ou autre doit être permanent et non sporadique! Ceux-là qui moutonnent (font les moutons) sont mal partis à mon avis. C'est pour cela que en les conduisant en douceur on obtiendras plus que de voir la personne se braquer. cqfd si je puis dire :)

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  6. Personellement, j'entamme des etudes en boucherie, et je pense que les abbatoirs doivent être améliorés et surveillés afin que les animaux soient endormis ou inconscients lors de l'abbattage...

    Vive la viande et a bas les abbatoirs cruels!

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  7. Quel tissu d'âneries ! Et vous osez proférer cela sur le territoire de la patrie de la gastronomie ? Consommer de la viande serait "immoral" ? Il faudrait "supprimer les abattoirs" ?
    Et tout ça parce que cela serait "cruel" ? Mais vous êtes fous !
    Raphael de Izarra, vous qui êtes en quête insatiable du Beau, comment pouvez-vous renoncer ainsi au Bon ? Au foie gras, au boeuf bourguignon, au saucisson, aux jambons de Parme et de Bayonne, pour ne citer que ce qui me manquerait le plus si pour vos âmes sensibles on en venait à abolir la consommation de viande...

    Je parie que vous faites soutenez l'action de ce lobby extrêmement puissant composé de présentateurs télé, de peoples, et de starlettes qui s'est fixé pour but d'interdire la Corrida là où elle se pratique traditionnellement, ai-je tout faux ?

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