Nombre total de pages vues

jeudi 21 juin 2007

749 - Le travail sarkozien, l'allié des masses bêlantes

Sarkozi veut rétablir et récompenser la "valeur travail" comme référence absolue dans la société française actuellement sous son régime, critère de vertu individuelle et collective, mais aussi plus traditionnellement, il est vrai, gage de bon fonctionnement de l'économie. Soit. Pourquoi pas ? Il faut bien de toute façon jeter les bases d'un système donné, celles-là ou d'autres... Le modèle sarkozien est une conception honorable de la bonne marche de la société.

A quelques aberrations près.

Comme si la pénibilité du travail était une valeur en soi et devait être respectée et rétribuée pour ce qu'elle est, indépendamment des bénéfices objectifs que produit cette pénibilité...

On peut fort bien se lever tôt, travailler dur et longtemps sur un projet parfaitement inutile à la communauté humaine et inversement se lever tard, travailler peu pour produire d'excellents fruits utiles à la société...

Selon ces nouvelles normes sarkoziennes un jardinier qui se lèvera tôt pour trimer dur mais finalement ne produire que des légumes de mauvaise qualité devrait être plus récompensé qu'un jardinier qui se lèvera à midi et s'épanouira dans son travail, le vivant comme un jeu et non comme une corvée professionnelle pour en fin de compte faire pousser d'excellents produits ?

L'essentiel, est-ce vraiment la sueur fournie par l'ouvrier lors de son labeur, le nombre d'heures passées courbées vers le sol à le cultiver, le fait que le travailleur se lève tôt, qu'il se prive, qu'il fasse preuve de courage, de sobriété, d'humilité dans son travail ou bien n'est-ce pas plutôt la qualité des fruits qu'il produit, indépendamment des conditions dans lesquelles il les aura produits ?

De même selon ces nouveaux critères un travailleur sobre et courageux qui s'échinera 12 heures par jour à repeindre les routes de France en rose ou à former des élèves astrologues-voyants devrait être plus considéré qu'un travailleur modéré qui fera pousser des patates de qualité supérieure ? En d'autres termes n'est-ce pas plutôt la qualité, l'utilité, la noblesse des fruits du travail qui devraient être récompensées et non pas la masse musculaire ou le nombre de neurones mis bêtement en action tant d'heures par jour ?

Travailler certes. Mais travailler pour être utile objectivement, effectivement, et non pour asseoir une légitimité de citoyen dont la vertu principale consisterait en sa capacité à se lever tôt pour aller mêler sa sueur à celle de ses semblables dans les grandes étables humaines de l'industrie de l'inutile.

En somme Sarkozi aimerait que chacun tire sa fierté non pas de sa réelle utilité pour soi-même, sa famille ou la collectivité mais d'une vitrine d'honorabilité que conférerait l'exercice en soi du travail rémunéré. C'est oublier que l'on peut être utile, indispensable à autrui sans nécessairement passer par le travail. De même, on peut être totalement inutile, voire nuisible aux autres tout en travaillant comme un nègre... Le plus bel exemple de cette infamie se trouve chez les travailleurs qui transpirent dans les usines d'armement militaire, courageux maillons rémunérés de l'industrie de mort et de destruction.

Comme si le fait de se consacrer à autre chose qu'au travail rémunéré était nécessairement un signe d'inutilité, une preuve de déchéance, une dévalorisation du citoyen... Ce que craint Sarkozi, ne serait-ce pas plutôt le danger que représente pour le système actuel (que je qualifierais de "pensée tout-économique") l'inactivité professionnelle, source de prétendue oisiveté débouchant en fait sur la très subversive et très anti-sarkozienne REFLEXION du citoyen ?

6 commentaires:

  1. le mec qui a écrit le texte ne doit pas étre un ouvrier...,d'ailleur c souvent les gens qui ne bosse pas dans de difficile condition qui en parle le mieu....comme la misére ou la faim..je suis loin détre un mouton mais je ne croit plus au valeur de la gauche...gros bisous a tous et vive la france...

    RépondreSupprimer
  2. Que dire au sujet de ce personnage clownesque....le ridicule ne tue pas mais decridibilise fortement....je pense qu'il faut avant toute chose plaindre cet individu dépourvu de rationnalité et surtout d'intelligence.......au passage je lui conseil de mieux s'informer avant de déblatérer autant de conneries....dur d'habiter à la campagne, apparément les flux d'information et de culture s'arrête aux frontières de la ville....et pour infos les propos tenus sur TF1 par ce même auteur sont les plus monumentesques betises que j'ai pu lire depuis 30 ans....donc soyez bon et ayez pitié de ce pauvre con.

    RépondreSupprimer
  3. Je ne crains pas la réflexion, dût-elle être déplaisante à entendre, voire franchement hérétique, fausse, absurde, ridicule. La vérité se gagne au prix de quelques éventuelles vexations, lesquelles loin de me rapetisser, au contraire me grandissent. C'est en osant agiter ses neurones que l'on avance, quitte à trébucher de temps à autre. Je préfère prendre le risque de penser faux plutôt que bêler sûrement !

    Raphaël Zacharie de Izarra

    RépondreSupprimer
  4. Je vous lis depuis peu et doit confesser apprécier votre plume. Je vous trouve même assez brillant.
    Cependant sur ce texte permettez-moi de tiquer…Il formule malheureusement un abominable contresens.
    Car la valeur travail, telle que vous la rêvez est justement…celle qui fait autorité dans le système sarkozien !
    Dans les faits, les travailleurs sont payés en fonction, non pas de leur labeur comme votre candeur vous incline à le croire, mais bien de la « valeur » qu’y accordent les payeurs. La dite valeur est elle même déterminée selon le marché, comme l’enseignent les plus élémentaires lois économiques…
    Ainsi, on se fout de savoir de quelle pénibilité relève votre travail (c’est l’évidence même, les travaux pénibles sont les moins biens rémunérés !!), ce que l’on vous demande c’est de la « valeur »….
    Corrigeons donc votre constat en stigmatisant l’odieuse échelle des valeurs qui nous est imposée…Celle qui fait que votre bon jardinier sera smicard quand Marc-Olivier Fogiel sera milliardaire ;Car le vrai problème est celui-là : nous appartenons à un peuple qui a couronné des rois de papier, ignorant où et qui sont ses vrais empereurs...

    RépondreSupprimer
  5. REPONSE A POTIRON44

    Vous avez peut-être raison mais cela ne change rien au fond de mon discours : l'injustice des travailleurs devant le salaire. Donc la valeur arbitraire accordée au travail.

    Raphaël Zacharie de Izarra

    RépondreSupprimer
  6. Relisez-vous : vous prétendez que le travailleur est aujourd’hui payé en fonction de l’effort qu’il fournit, et que justice serait plutôt de payer l’apport qu’il concède à l’aventure humaine.
    Et bien je prétends moi que c’est le cas, que l’on vous paie selon l’estime que l’on porte à votre besogne…Reste juste que cette estime est tronquée, puisqu’en terre de France, on se signe désormais devant les étrons.
    Ceci toutefois n’est qu’un détail mécanique, vous avez monté les rouages à l’envers mais votre machine fonctionne :elle met parfaitement sur la table quelle avanie il nous est échu de souffrir, nous-autre oisifs, dans ces temps où l’honnête homme est incarné qui par la star lucarnienne, qui par le travailleur intérimaire stakhanoviste…
    S’ils demandent aujourd’hui aux bestiaux de beugler plus fort pour paître plus, c’est qu’il leur faut du carburant, de la force pour déverser plus encore de saloperies plastifiées dans le placard de la ménagère. Mais le système est sadique, et il récompensera toujours plus Bernard-henry Lévy que le plébéien qui pédale pour faire avancer le navire…

    RépondreSupprimer